Un marathon de Barcelone aux airs de Tour de France
On avait eu des échos de l’incroyable passion des Barcelonais pour leur marathon. On en a eu la confirmation de l’intérieur.
- Publié le 12-03-2019 à 11h06
- Mis à jour le 12-03-2019 à 14h23
On avait eu des échos de l’incroyable passion des Barcelonais pour leur marathon. On en a eu la confirmation de l’intérieur.
Le marathon de Barcelone ne fait pas partie des World Marathon Majors, qui comprennent Berlin, Tokyo, New York, Chicago, Londres et Tokyo. Et pourtant, il a bien des atouts. Nous en avons eu la preuve en nous glissant au sein du peloton de sa 41e édition ce dimanche.
Si on ne joue pas des coudes pour épingler un dossard dans la capitale catalane, il ne faut pas chercher la raison plus loin que ses nombreux longs faux plats. C’est que de la Méditerranée à la montagne de Tibidabo, le pic le plus haut de la ville qui culmine à 512 m, les quartiers de Barcelone sont le plus souvent vallonnés.
C’est d’ailleurs au pied de l’un d’eux, la magique colline de Montjuic, sur la place d’Espagne, que nous étions quelque 20 000 coureurs à nous presser pour défier une distance mythique qui n’en demeure pas moins la quatrième la plus prisée d’Europe, derrière Paris, Londres et Berlin.
Plein les yeux et les oreilles
Diez, nueve, ocho… trece, doce, once. Le compte à rebours terminé, il est 8 h 30 lorsque le peloton, parmi lesquels 298 Belges, est lâché. Nous essayons d’adopter le rythme fixé, mais les premiers faux plats viennent vite contrarier nos plans. Nos yeux et oreilles se rendent aussi vite compte de tout ce que l’on nous avait vanté au sujet du "marato de Barcelona". Celui-ci est d’abord une visite de 42,195 km de la ville : le Nou Camp, la Sagrada Familia, la Torre Agbar, la Pedrera, l’Arc de Triumph, la statue de Christophe Colomb, le port olympique, le pont Calatrava ou encore quelques kilomètres le long des platja, traduisez les plages. Mais c’est aussi une incroyable ferveur populaire. Sur certains tronçons dépourvus de barrières nadar, on se croirait dans un col du Tour de France, avec des spectateurs qui hurlent à tout va et s’écartent au dernier moment. Ceux-ci ne ménagent pas non plus leurs encouragements. Les prénoms sur les dossards leur facilitent la tâche. Venga Benito, Vamos Ben, allez Benoît… Mon prénom est égratigné à toutes les sauces et dans tous les accents. Sans oublier la cinquantaine d’animations musicales le long du parcours, le plus souvent tambours battants, et encore plus dans le dernier faux plat de deux kilomètres en direction de la ligne d’arrivée.
De belles histoires
Et puis comme tous les autres marathons, Barcelone, c’est aussi de magnifiques histoires. Il y a ce couple de Japonais dont madame court avec sa robe de mariée ou ce marathonien qui pousse un autre marathonien dans sa chaise roulante. Et puis ces centaines et centaines de coureurs qui, alors que la barrière horaire de six heures est écoulée, écument encore coûte que coûte les derniers kilomètres plombés par le soleil, et franchiront malgré tout la ligne d’arrivée.